D’un commun accord, 2020 est une année gravée parmi les plus sombres dans les annales économiques. Pour toutes les entreprises, vraiment ? L’écosystème startup a poursuivi sa croissance en 2020, avec plus de 5,4 milliards d’euros levés, un chiffre en hausse de 7% par rapport à l’année 2019, soit plus de 400 millions d’euros, selon le cabinet EY.
Il s’agit d’un record absolu, depuis l’émergence de ces entreprises innovantes. A titre de comparaison, le montant des levées de fonds avait progressé de 39% entre 2018 et 2019, et de 41% l’année précédente.
Par rapport à ses concurrents européens, la France est le 2ème pays le plus dynamique pour le financement des startups. Au Royaume-Uni, indétrônable leader, elles ont levé 12,7 milliards d’euros. L’Hexagone est talonné de justesse par l’Allemagne, 3ème au classement, avec 5,2 milliards d’euros levés.
L’écosystème des startups françaises se porte bien, et affiche une insolente résilience face à la crise économique qui bouleverse l’ensemble du pays. Ces dernières années ont largement participé au décollage de ces acteurs pour les hisser au rang de pépites sur la scène business internationale.
Sur les 343 ayant participé à l’enquête, la moitié a mis en place des mesures de chômage partiel pendant le confinement et plus de 80% ont bénéficié d’un PGE.
Au cours de cette année, la part du chiffre d’affaires réalisée à l’international est en hausse de 20%. Il s’agit d’un symbole très positif pour les startups françaises afin d’achever leur hégémonie au-delà des frontières (parfois étriquées) de l’Hexagone.
L’année 2020 est marquée par un phénomène nouveau : l’augmentation significative des tours de table. Avec 736 opérations de levée de fonds en 2019 contre 620 en 2020, le montant moyen d’un tour de table s’élève à 8,7 millions d’euros.
Les fonds de venture capital, de growth capital et de LBO dédiés aux startups se développent, se structurent, et le verrou du late stage disparaît progressivement. Les tours de table supérieurs à 50 millions d’euros sont en forte augmentation, avec 21 opérations contre 16 en 2019.
Le record de la levée de fonds la plus importante en 2020 revient à Voodoo, avec 400 millions d’euros levés auprès du groupe chinois Tencent.
Parmi les secteurs les plus appréciés des investisseurs, les logiciels et les services informatiques figurent au sommet du classement. Ils concentrent, à eux seuls, 50% des fonds levés en valeur (soit 2,7 milliards d’euros levés).
Viennent ensuite les entreprises actives dans les sciences de la vie (851 millions d’euros levés), et les fintech (les services financiers et de paiement, avec 622 millions d’euros levés).
Toutes les régions de France ne jouent pas à armes égales dans le monde des startups. Sans surprise, c’est l’Île-de-France qui affiche la meilleure performance, en concentrant 75% des montants levés et 57% des opérations. La région Auvergne Rhône Alpes et les Hauts-de-France se situent en 2ème et 3ème position.
Pour assurer la pérennité des startups françaises, le gouvernement a souhaité leur consacrer plusieurs dispositifs de soutien, pour mieux traverser la crise économique liée au Covid-19. Une enveloppe de 80 millions d’euros, financée par le Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) et gérée par BPI France, a été débloquée pour financer les bridges entre deux levées de fonds.
Aussi, des PGE spécifiques pouvant aller jusqu’à deux fois la masse salariale française en 2019 ou 25% du chiffre d’affaires annuel ont été mis en place.