Deux statuts sont régulièrement adoptés par les travailleurs indépendants : la SASU et la micro-entreprise.

SASU ou micro-entrepreneur : que choisir ?

SASU ou micro-entreprise : quel statut correspond le mieux à votre projet ?
Les formes juridiques
Temps de lecture: 7min
Mis à jour le 26 décembre 2023
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Au moment de la création de son entreprise, tous les entrepreneurs se posent la même question : quel statut choisir ?

Si l’offre de formes juridiques est assez diversifiée en France, s’y retrouver pour faire le bon choix n’est pas toujours aisé.

Nous allons nous pencher dans cet article sur deux statuts régulièrement adoptés par les travailleurs indépendants : la SASU et la micro-entreprise.

Leurs caractéristiques, leurs principales différences mais aussi les seuils de chiffre d’affaires de l’auto-entrepreneur, nous passons tout en revue !

Que choisir entre la micro-entreprise et la SASU ?

Les caractéristiques de la SASU

La SASU (Société Anonyme par Actions Simplifiée) est une forme juridique constituée d’un associé unique.

Celui-ci n’est pas obligé d’endosser également la responsabilité de président, ce rôle peut effectivement être employé par un tiers. Les pouvoirs de représentant légal sont eux, délégués à la personne physique ou morale dirigeante de la société dont la responsabilité est limitée à hauteur des apports.

Cette forme juridique permet une grande souplesse dans son organisation, qu’il faudra en amont officialiser dans les statuts.

Ces statuts devront être rédigés avec le plus grand soin, vous pouvez par ailleurs faire appel à un professionnel afin de vous aider pour davantage de sérénité.

Les formalités, rejoignant de près celles de la SAS, peuvent être onéreuses en termes de création et de gestion.

C’est pourquoi la SASU est généralement conseillée aux créateurs d’entreprise aux projets à fort développement.

Fiscalement, l’associé unique choisit lui-même le régime qu’il souhaite mettre en place.

Deux solutions s’offrent à lui :

  • l’impôt sur le revenu (IR)
  • l’impôt sur les sociétés (IS)

Ce second choix est celui établi par défaut, il faut ainsi bien penser à faire une déclaration si vous préférez le premier choix. Notez bien que l’IR est envisageable seulement si vous employez moins de 50 salariés et si vous possédez un chiffre d’affaires inférieur à 10 millions d’euros.

Les caractéristiques du statut auto-entrepreneur (micro-entrepreneur)

Le statut d’auto-entrepreneur (micro-entrepreneur) est généralement celui adopté par une grande partie des travailleurs indépendants. Si cette forme juridique n’avait qu’un terme à retenir ce serait celui-ci : simplicité.

Cette simplicité, accompagnée de son très faible coût attire naturellement une majorité de français. Mais derrière cet avantage séduisant, se cache d’autres caractéristiques qu’il est bien vu de mettre en lumière afin de démontrer que ce statut n’est pas forcément adapté à tous les indépendants.

En plus de cette simplicité de création, la tenue des comptes est tout autant simplifiée, et les factures émises sont exonérées de la TVA. Oubliez également le dépôt de comptes sociaux, les assemblées générales à tenir ou la nécessité de devoir recruter un comptable, vous en êtes totalement dispensé !

Mais là où le bât blesse, c’est la question du chiffre d’affaires. S’il est très facile de le déclarer, il ne doit en aucun cas dépasser un certain seuil. Cette contrainte peut rapidement à être un frein au développement de votre activité, mais nous y reviendrons plus tard.

Ce régime est essentiellement adapté aux personnes qui souhaitent se consacrer à une activité sans prendre de gros risques financiers, ou bien à ceux dont le but est de complémentariser une activité principale.

Les différences principales

Afin d'éclaircir les différences entre la SASU et le statut de micro-entrepreneur, en voici une liste détaillée

  • La responsabilité du dirigeant : Limitée à ses apports au capital pour la SASU alors que celle-ci est illimitée pour l’auto-entrepreneur.
     
  • Statut social : Le président d’une SASU se voit assimilé au régime général de la sécurité sociale, et non au RSI contrairement à l’auto-entrepreneur qui se voit soumettre une faible couverture sociale. Contrairement à l’auto-entrepreneur, le dirigeant d’une SASU ne peut cotiser à l’assurance chômage, mais peut recevoir l’ARE en cas d’absence de rémunération.
     
  • Charges sociales : L’auto-entrepreneur paye mensuellement ou trimestriellement ses charges sur la base de son chiffre d’affaires. A l’inverse, la SASU doit payer de façon trimestrielle ses charges en fonction des salaires versés. Dans le cas où le dirigeant de la SASU décide de n’effectuer aucun revenu, il sera exempté de toute charge. 
     
  • Les coûts de création et de gestion : C’est indéniable, créer une SASU coûtera bien plus cher qu’une micro-entreprise et vous n’avez pas le choix de faire appel à un comptable. Les frais professionnels pourront néanmoins être payés par la société et la TVA facturée pourra être, selon certains critères, récupérée. Pour l’auto-entrepreneur c’est simple, pas de comptable, pas de TVA et zéro coût de création.
     
  • Crédibilité : Qu’on se le dise, les partenaires, fournisseurs ou bien investisseurs seront bien plus rassurés en traitant avec une SASU qu’un auto-entrepreneur.

Les seuils de CA de l’auto-entrepreneur

Comme susmentionné, l’auto-entrepreneur est obligé de respecter un certain seuil pour son chiffre d’affaires. Cette caractéristique peut vite freiner le développement croissant d’une activité.
Voici les différents plafonds que vous devez bien prendre en compte :

  • 33.200 euros pour les activités de prestations de services et les professions libérales relevant des BNC ou des BIC
  • 82.800 euros pour les activités commerciales

En cas de dépassement de ce plafond, l’auto-entrepreneur ne peut alors plus profiter du régime micro-fiscal et micro-social avantageux, et se voit basculer dans le régime classique de l’entreprise individuelle.

Mais tout ça risque de bouger ! En effet, le gouvernement d’Édouard Philippe compte doubler ce seuil dès 2018. Les auto-entrepreneurs pourront ainsi plafonner leur chiffre d’affaires de 70.000 euros pour les prestations de services et de 170.000 euros pour les activités commerciales. Une mesure accueillie à bras ouverts par les principaux concernés qui pourrait donner un bon coup de fouet à l’emploi en évitant de freiner le développement de son entreprise.

Conclusion

Alors, SASU ou micro-entreprise ?

Au lieu de vous donner une réponse définitive, ce qui serait vain sans connaître le détail votre activité, nous vous conseillons de bien peser le pour et le contre de chaque statut. Tous deux ont des caractéristiques propres offrant des avantages comme des inconvénients. L’optique du doublement du plafond du chiffre d’affaires pour les auto-entrepreneurs pourrait bien peser lourd dans la balance de votre choix.

Rédigé par notre expert Maeva Girardot
le 17 octobre 2017
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